Des fouilles archéologiques on prouvé que l'on vinifie le raisin en Géorgie depuis 8000 ans. Il n'empêche que les consommateurs européens que nous sommes avons peu de recul sur le vieillissement de ces vins. Il ne sont en effet apparus sur le marché français il y a seulement 5-6 ans. Et il est probable que 99 % des bouteilles achetées à l'époque ont été rapidement bues.
Aussi, la décision de Pheasant's tears de remettre sur le marché des bouteilles âgées d'une dizaine d'années est excellente. D'autant qu'il ne les fait pas payer la longue garde au consommateur. Cela permet de se rendre compte qu'un vin rouge géorgien s'affine et se complexifie avec le temps – bon, on s'en doutait un peu, mais c'est bien de le vérifier. Je ne suis pas spécialement fan du Saperavi dans sa jeunesse, mais là, je trouve ce 2008 des plus réussis ! On se croirait en Toscane par l'aromatique et la fraîcheur. Et ce n'est pas un petit compliment de ma part.
La robe est grenat sombre, opaque et à peine marquée par l'évolution.
Le nez est intense, tout en étant fin et aérien, sur les fruits noirs confits, le bois précieux (cèdre, santal), le cigare, avec une touche de sous-bois et une pointe résino-balsamique. On peut passer plusieurs minutes à sentir le vin sans avant d'y tremper les lèvres, avec cette petite peur inavouée d'être déçu.
La bouche est à la fois ample et élancée, avec une matière démarrant plutôt soyeuse avant de gagner en densité et en tanins, et une tension plus due à la grande fraîcheur aromatique qu'à l'acidité, non perceptible.
La finale est puissante, savoureuse, avec une mâche gourmande, avec un retour du tabac et du sous-bois, vivifiées par le cassis et le menthol, et une persistance sur des notes balsamiques et de cendrées.
Ce vin devrait particulièrement mis en valeur par une belle pièce de boeuf cuite sur les braises. Un accord superbe en perspective !
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