lundi 20 janvier 2020

Pitchounettes rouges : l'écrozante différence


J'ai parlé il y a peu du Crozes-Hermitage 2018 de Thomas Finot ... qui ne ressemblait pas vraiment à l'idée que l'on se fait d'un vin de cette appellation – tout en étant très intéressant. Lorsque j'ai ouvert cette bouteille de Pitchounettes rouge 2018  – également en Crozes-Hermitage –  je me demandais si l'effet millésime serait aussi marqué. La réponse arrive dès  que je mets le nez au-dessus du verre : non. Indubitablement, nous sommes face à une Syrah rhodanienne – ou à un vin qui ferait tout pour  lui ressembler. Et la finesse de la structure et des tanins pourrait évoquer un millésime comme 2016. 

C'est là que l'on voit que face à un millésime solaire comme 2018, un domaine peut faire des choix très différents aboutissant à des vins qui n'ont pas grand chose à voir. Et finalement, c'est tant mieux, tous les goûts étant dans la nature :-)

La robe est grenat très sombre, limite opaque.

Le nez est fin, aérien, sur la crème de mûre, la violette et un soupçon de lard fumé. Une pincée de poivre, aussi. 

La bouche est ronde, ample, soyeuse, avec une matière fine, douce et caressante qui tapisse le palais, et une  tension énergique couplée à une belle fraîcheur. L'ensemble est harmonieux et digeste, sans la moindre petite accroche qui viendrait rompre le charme. Le fruit est à sa juste maturité – ce qui est appréciable dans un millésime comme 2018 – et partage équitablement la vedette avec le floral. 

La finale fraîche et savoureuse, finement mâchue, poursuit dans le même esprit, avec toujours cette alliance du fruit noir et de la violette, et une persistance sur des notes fumées/réglissées.

J'ai hâte de découvrir maintenant les autres cuvées du domaine sur ce millésime... 


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