J'avoue avoir écrit mes impressions il y a deux mois, au moment où nous avons reçu ce millésime 2018 de l'Irouléguy blanc de Bordaxuria. Il se trouve qu'à ce moment-là, il y avait des vins à mettre plus urgemment en avant, et il est tombé dans d'étonnantes oubliettes. Dieu merci, il existe une fonction qui permet de recenser les vins déchus. Lorsque j'ai aperçu l'Irouléguy dans cette basse-fosse, j'ai décidé derechef de le réhabiliter car il m'avait laissé un excellent souvenir. Le voici donc dans la pleine lumière qu'il mérite. Je vous conseille néanmoins de le placer dans une cave sombre dès que vous l'aurez réceptionné. Il vous en sera reconnaissant !
La robe est d'un or intense, brillante.
Le nez est fin, profond, sur l'ananas rôti, la mangue, le citron confit, avec une touche fumée/grillée.
La bouche est élancée sans qu'il y ait une tension trop marquée, et encore moins la fine acidité traçante typique du Manseng; qu'il soit gros ou petit – nous n'excluons personne à Vins étonnants. La matière est ronde, mûre, plutôt dense, au toucher moelleux, et offre beaucoup de fraîcheur, (omni)présente de façon très diffuse. Elle semble plus due à l'aromatique intense – yuzu, fruit de la passion, pomelo – qu'à l'acidité elle-même.
Nous l'avions remarqué au printemps dernier lors d'une dégustation comparative avec la Virada de Camin Larrédya : les blancs de Bordaxuria sont des vins de finale. Cela se confirme sur ce 2018 : c'est exultant au possible, avec des amers somptueux à rendre des chenins jaloux, une astringence évoquant le citron et le pomelo, et une acidité percutante qui se décide enfin à pointer son nez (3 A+++ en langage Eric B). Tout cela sur une aromatique très exotique, associée à un élevage noble. Du bonheur liquide !
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