lundi 25 janvier 2016

Et si vous adoptiez un renard ?


Si vous n'avez pas lu le reportage que j'avais publié en juillet dernier sur Thierry Renard, il est temps de faire une leçon de rattrapage. Car le contexte dans lequel est produit ce Renard des côtes blanc explique pas mal de choses, dont le prix (19 €), élevé pour un vin de France. Quand on sait que les rendements sont inférieurs à 10 hl/ha, que tout est fait à la main ( et à la débroussailleuse) car aucun tracteur ne peut se faufiler à travers les pavillons de Chanturgue, et que même à ce prix, le producteur est incapable d'en vivre, cela donne envie de l'aider à continuer son oeuvre, d'autant que le sacrifice financier n'est pas vain : ce Renard  des Côtes est une bouteille hors-norme qui ne ressemble à nulle autre. Ce 100 % Chardonnay explose toutes les idées que l'on peut se faire sur ce cépage, mais aussi sur les "blancs sans sulfites", souvent moins convaincants que les rouges (car non protégés par les tanins, anti-oxydants). Bref, cette quille est autant une leçon de vie que d'œnologie. 


La robe est d'un or très intense, avec des belles larmes sur les parois.

Le nez est riche et tout aussi intense, sur le beurre noisette, le miel, la vanille, avec une pointe de parquet ciré (mélange de bois fraîchement poncé, de cire d'abeille, de thérébentine...)

La bouche allie ampleur et densité, fraîcheur et générosité, rondeur et tension. Tout est équilibré et parfaitement en place, et en même temps, on est dans le baroque total !  Un vin qui réussi à être sérieux et jouissif à la fois.

La finale est puissante, (agréablement) tannique, impétueuse, avec un retour très remarqué sur les arômes perçus au nez. On est à la limite du monstrueux, mais de ce genre de bête dont tombe amoureux la belle...

Il est clair qu'il faut un p...de plat pour supporter la puissance de vin. Une volaille aux morilles, par exemple. Ou un tajine aux agrumes confits. Mais si vous n'avez pas le temps de cuisiner, un morceau de vieux parmesan fonctionne  impec !


5 commentaires:

  1. Bonjour,

    Selon vous, à titre de comparaison (même si à priori rien n'est comparable à cette production), dans quelle gamme de prix serait ce vin si il était Bourgogne?

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  2. La comparaison n'est pas évidente. Mais j'ai connu des Montrachets moins convaincants/exultants. On est sûrement plus proche des grandes cuvées jurassiennes (une sorte de croisement entre la Tour de Curon de Tissot et les vignes de mon père de Ganevat - oui, je sais que cette dernière est un Savagnin)

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  3. Au sujet de la garde pensez-vous qu'il est aussi comparable avec ces cuvées?

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  4. Difficile à dire. Mais il n'y a pas de raison de penser le contraire.

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  5. Difficile à dire. Mais il n'y a pas de raison de penser le contraire.

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