Du côté de Bergerac, les levures sont farceuses*. Il y a quelques années, Bruno Bilancini de Tirecul la Gravière s'était fait avoir avec ses vins blancs secs : il pensait avoir ramassé du 12.5-13 ° potentiel, et s'était retrouvé au final avec des vins à 14.5 °. L'année dernière, Vincent Alexis de Barouillet était aussi tombé dans le panneau, avec le même degré à l'arrivée. Sur 2016, il a corrigé le tir pour obtenir vraiment un Bergecrac blanc à 12.5 °. Cela se sent dans le verre : la fraîcheur est nettement plus importante, et l'on en boirait quasiment comme de l'eau minérale. Prudence, car il n'y a pas que les levures qui sont farceuses. Les vins aussi...
La robe est or pâle aux reflets argentés.
Le nez est frais et tonique, sur le citron confit, la fleur de tilleul, le coing, avec de la pomme rôtie en arrière-plan. Oui, rien de frais et de tonique dans les arômes précités, et pourtant, ça l'est...
La bouche est pure, élancée, très eau de torrent qui dévale sans précaution dans votre palais, mêlant les arômes citronnés à des notes plus caillouteuses. Y a de la pomme, aussi. Verte, cette fois. Et puis aussi un léger perlant qui apparaît avec le réchauffement de la bouteille.
On retrouve la fraîcheur et la tonicité dans une finale savoureuse mêlant l'astringence et l'amertume, très "écorce de pomelo", avec le coing qui repointe son nez. On se croirait presque du côté de Vouvray/Montlouis. Pas que pour la finale, d'ailleurs. A l'aveugle, je pense que je l'aurais placé là-bas, et non à Bergecrac. Euh, à Bergerac, voulais-je dire...
Si ce n'est que dans ce secteur ligérien, trouver un bon vin à 7 € est mission impossible. À Barouillet-land, on peut le faire ;-)
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* Quand je dis farceuse, c'est bien sûr une façon de parler. En fait, elles sont ultraperformantes : au lieu de produire 1° d'alcool avec 17 g /l de sucre, elles arrivent à le faire avec 15-16 g/l/. Par exemple avec un moût de départ à 220 g/l qui devrait donner un vin à 13 °, vous obtenez un vin entre 14 et 14.8 °.
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* Quand je dis farceuse, c'est bien sûr une façon de parler. En fait, elles sont ultraperformantes : au lieu de produire 1° d'alcool avec 17 g /l de sucre, elles arrivent à le faire avec 15-16 g/l/. Par exemple avec un moût de départ à 220 g/l qui devrait donner un vin à 13 °, vous obtenez un vin entre 14 et 14.8 °.
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