"Les vieilles mules font les meilleurs vins", dit-on. Ou quelque chose qui ressemble (une histoire de vieux pots et de soupe ? ) C'est sûrement exagéré, mais en même temps, il y a toujours un fond de vérité dans ces vieilles expressions.
Aujourd'hui, je vais vous parler, non pas d'une vieille mule. Non pas de deux. Mais de trois ! En effet, nous venons de recevoir les 2016 sur les trois couleurs de cette cuvée. Ce début d'été nous semble le bon moment de de faire un bilan complet. Car les mules étant vieilles, on ne sait pas si elles vont résister à la canicule qui s'annonce...
Vieille mule blanc 2016 (6.50 €)
(100 % Maccabeu_sur schistes noirs)
La robe est jaune très pâle (peut-on appeler ça jaune, d'ailleurs ?).
Le nez est plutôt discret, sur des notes de poire, de melon des Canaries, avec une petite pointe de bonbec acidulé de l'enfance.
La bouche est ronde et fraîche, savoureuse, avec l'impression de croquer dans un gros grain de raisin (sans sucre), mais aussi un allant et une énergie très "vin de schiste". Même si l'on ne retrouve pas la tension d'un vin de Moselle, ou même celle des vins du Roc des Anges pour rester dans la même région. On sent un léger perlant qui vous titille la langue, mais il est moins prononcé que dans les années passées.
La finale est finement astringente, vous laissant la bouche bien nette. Il y a aussi un peu d'amertume – écorce de citron – qui évite toute sensation alcooleuse/chaleureuse. Et puis, même si c'est galvaudé, il y a aussi une sensation minérale. L'impression de sucer un caillou...
Vieille mule rosé 2016 (6.50 €)
(100 % Grenache noir sur schistes encore plus noirs)
La robe est rose très très pâle (rosé de Provence, quoi).
Le nez est plutôt discret lui aussi, sur la fraise, le zeste d'orange et les épices. Lui aussi a un côté bonbon acidulé.
La bouche est plus ample, plus élancée aussi, avec un côté "schiste" plus évident. La matière est ronde, douce, caressante, presque moelleuse. À la limite du zen s'il n'y avait ces micro-bulles crépitantes de gaz carbonique explosant ça et là.
La finale mêle habilement amertume, astringence et acidité. Aucune ne domine tout en étant bien présente. Il en résulte une tonicité gourmande, souligné par les épices du cépage et le fumé du schiste. C'est vraiment très bon, avec un rapport qualité/prix assez génial.
Vieille mule rouge (6.50 €)
La robe est pourpre sombre violacé, limite opaque.
Le nez est très gourmand, sur la cerise noire, la mûre et la fève de cacao.
La bouche est ample, enveloppante même, avec une matière veloutée, charnue, d'un fruit assez irrésistible, et une fraîcheur étonnante pour un pur Grenache. Il y a nettement moins de gaz que les années précédentes. Il s'élimine très facilement en agitant la bouteille (prudemment, hein). Je conseille de le faire, car le perlant est assez perturbant dans un rouge lorsque vous n'êtes pas natif de Lambrusco. Une fois dégazé, laissez le vin tranquillement s'aérer 2-3 h. Il sera top !
La finale a une mâche gourmande, très fruitée, avec ce mélange de cerise et de chocolat des plus craquants. Le tout se prolonge longuement sur les épices et la fumée "schisteuse". Là aussi, c'est p... bon, et à 6.50 €, c'est une belle affaire. Je comprends pourquoi on en vend autant :-)
Comme la plupart des vins de Jeff Carrel, il y a une remise sur les quantités. Le vin passe à 5.95 € dès que vous en commandez 6, à 5.80 € par 12 et à 5.50 € par 24.
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