Encore des Bordeaux ? Ben oui. Mais ceux-là, même s'ils sont très différents de ceux de Beynat, ne ressemblent à pas non plus à l'idée que l'on se fait des vins de cette région viticole. J'avais entendu parler de ce domaine à l'occasion de la sortie du livre sur les Cépages modestes.
(cliquer pour agrandir)
Henri Duporge défendait les couleurs du Carménère et en présentait une cuvée monocépage (unique à Bordeaux). Quelques semaines plus tard, je faisais sa connaissance à la Levée de la Loire à Angers. : coup de coeur pour l'ensemble de la gamme. J'en ai parlé à Eric R. qui a rapidement essayé de commander. Si ce n'est que les 2015 n'étaient pas encore en bouteille. Il a donc fallu patienter un peu. Finalement, la commande est arrivée en début de semaine. Ce qui est étonnant, c'est qu'Eric R. a eu l'occasion de les déguster dimanche à un salon Off de Vinexpo – et de rencontrer le vigneron. Ouf, Eric a également beaucoup apprécié (l'inverse eût été gênant...) !
Le domaine est en biodynamie depuis plus de 10 ans, travaille en partie les sols au cheval, n'utilise que très parcimonieusement du soufre issu de roche volcanique. Et clairement, on sent que Henri Duporge est un vrai amateur de vins ayant une grande maîtrise des vinifications. Que ce soit ses assemblages ou ses cuvées "pures", tout est parfaitement en place, avec une élégance naturelle et de la gourmandise à revendre. Pas si commun de réussir tout ça.
La robe est grenat sombre, translucide.
Le nez est fin, assez complexe, sur la prune, le tabac, les épices (girofle, cannelle) et une petite pointe camphrée/mentholée.
La bouche est élancée, avec une tension sans raideur et une matière ronde, souple, au toucher velouté. L'ensemble est frais et harmonieux.
La finale a une mâche gourmande, sur les fruits compotés et les épices, se prolongeant sur des notes salines.
La robe est grenat bien translucide, sans évolution particulière.
Le nez est à la fois fin et intense, avec de la profondeur, plus marqué par les notes fumées/épicées/camphrées, mais aussi ferreuses, très pomerolaises, que par le fruit (cerise confite). Il donne envie d'en savoir plus...
La bouche est encore plus élancée que le précédent, avec une tension très schisteuse, avec une matière soyeuse, glissante, et une grande pureté aromatique. Assez bluffant et "anti-bordelais".
On retrouve une légère mâche en finale, mais élégante et totalement raccord, énergique et goûteuse, et j'oserais dire, jouissive. P... que c'est bon !
La robe est nettement plus sombre, entre grenat et violacé.
Le nez est plus simple, sur les fruits noirs, avec une pointe de clou de girofle et de muscade.
La bouche est ronde, pulpeuse, veloutée, avec beaucoup de fraîcheur – autant due à l'aromatique mentholée qu'à la discrète acidité – mais aussi une belle énergie spontanée. Un vin plein de vie !
La finale confirme cette vitalité : on est dans du plus solide, mais c'est revigorant, généreux, et intensément gourmand. Une gaieté communicative !
La robe est proche du pure nature 2012.
Le nez est fin, mystérieux, sur des notes de fruits rouges confits, de cèdre et une petite pointe d'eucalyptus (non, pas de menthol pour un Cab'....)
La bouche a une tension de rêve, d'une élégance mosellane, avec une matière aérienne, quasi impalpable. De la pureté en bouteille. C'est super frais, élégantissime. Top.
La finale ne vient pas casser le rêve. Toujours la mâche typique du domaine, avec cette fois-ci le menthol qui donne une grande touche de fraîcheur, et puis un retour des fruits, des épices. Juste excellent. Rapport qualité/prix au delà de l'exceptionnel. Indécent.
La robe hésite entre rubis et grenat.
Le nez est fin (oui, encore...) mi-fruité, mi-épicé, avec une belle fraîcheur aromatique (le menthol !).
La bouche est un peu moins tendue que le Cabernet (avec tout de même une belle tension) , mais plus ample, avec toujours une matière d'une grande finesse, assez rare sur ce cépage (sauf notre Malbec patagonien). L'équilibre me semble encore plus suprême. C'est juste l'Équilibre avec un É majuscule.
La finale est d'une fraîcheur monstrueuse. À ce niveau là, c'est même pas permis. Y a du menthol à n'en savoir que faire, mais aussi du cèdre, de la "mine de crayon", du cassis... Un régal !
La robe est pourpre sombre opaque.
Le nez très expressif est fascinant, entre fruits noirs confits et résine, une palanquée d'épices.
La bouche est ample, douce, séveuse, avec une subtile intensité et une tension de folie. L'ensemble est très élégant. Sensuel, aussi.
La finale est toute aussi intense, avec une "ferrosité" des plus marquées, et du cassis, du menthol, du cèdre, avec toujours cette douceur feutrée, élégante. Un vin définitivement hors norme. Le temps devrait encore le magnifier.
Découvert au salon Vertivinies. De la fleur, du fruit, du plaisir, superbe !
RépondreSupprimer