lundi 12 octobre 2020

Deux blancs gaillacois de caractère

Ayant reçu récemment ces deux blancs de Gaillac, je n'ai pu m'empêcher de voir qu'ils avaient un assemblage très proche. Il sont également du même millésime, issus de l'agriculture bio.Et vendus presque au même prix, à un euro près. Bref, plein de raisons de faire un mini-match entre les deux. Amical, ça va de soi. 



Pierres blanches 2018, domaine de Brin (13.90 €)

Mauzac 65% et Len de l’el 35 %

La robe est d'un bel or brillant. 

Le nez est expressif et atypique, sur la rhubarbe confite, la pomme chaude et une pointe résineuse. 

La bouche allie ampleur et tension, associant une acidité laser qui étire le vin, et une chair finement moelleuse qui vous emplit tout le palais. On reste sur cette aromatique acidulée de rhubarbe, mais cela peut aussi évoquer la prune umeboshi si vous êtes fan de cuisine japonaise (un cousin de l'abricot cueilli pas trop mûr et qui est lactofermenté). Le tout est cohérent et équilibré, à condition de ne pas être trop sensible à l'acidité, tout de même. 

Cette dernière s'amplifie encore plus dans la finale concentrée et tonique, avec des  notes acidulées plus marquées, et toujours cette rhubarbe obsédante soulignée par le citron frais. 


Les Cavaillès Bas 2018, domaine de la Ramaye (13.00 €)

60% de mauzac, 30% de lenc de l’el et 10% d’oundenc.


La robe est jaune paille, brillante. 

Le nez est de bonne intensité, sur la pomme sûre (cidre), avec une touche de coing et de résine. 

On retrouve en bouche cette alliance de l'ampleur et de la tension, avec d'une part une fine acidité ultra-traçante qui semble ne jamais s'arrêter, et d'autre part une matière ronde, mûre et enveloppante, au grain dense, presque tannique. On perçoit un léger gaz carbonique qui apporte un supplément de fraîcheur. Là, aussi, c'est bien équilibré, dans un style un peu plus "minéral" et "nature". 

La finale est intense, associant l'acidité décrite supra à une mâche crayeuse très savoureuse – pomme au four à donf' – et une prolongation sur les notes salines et épicées. 

Je vais faire mon Jacques Martin, mais je dirais que les deux ont gagné. Leur profils sont assez proches, le second assumant un style nature un peu plus affirmé, sans tomber dans le grunge. Je conseillerais donc aux naturophiles de prendre ce dernier, et aux autres les Pierres blanches. Dans les deux cas, on sort clairement de la zone de confort du chardonnay ou du sauvignon pépère, mais ça me semble salutaire pout tout amateur digne de ce nom. 




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