mardi 27 octobre 2020

Partons à la dérive !

J'avoue qu'au départ, je n'étais pas méga-emballé par cette Dérive 2016 du Domaine de Cabrol. Le nez me plaisait bien, mais la bouche me semblait vraiment trop puissante pour mon palais de fillette. L'avantage d'un non coup de cœur, c'est que l'on peut y revenir sur plusieurs jours car le niveau baisse doucement. Le deuxième jour, j'ai trouvé un mieux. Le troisième, la bouche a commencé à se mettre en place, à s'harmoniser. Et le quatrième, il était fin prêt : c'est à ce moment là que j'ai enfin décidé de vous en parler, car  pour le coup, il faut avoir goûté ce vin une fois dans sa vie. Et même plusieurs fois, car il ne coûte pas une blinde et devrait se bonifier au moins dix ans. 

Ah oui, je ne vous l'ai pas dit encore : c'est un assemblage Syrah / Cabernet-Sauvignon (moit' moit'). Probablement l'un des meilleurs au monde : cela se vérifie par exemple avec Trévallon. Ces deux grands cépages sont assurément  faits pour vivre ensemble !

La robe est grenat très très sombre, pas translucide (atramentaire si on veut faire chic).

Le nez  a ce côté ténébreux que j'adore, sur l'encre, le cassis, l'olive noire séchée, le poivre noir,  le graphite, la truffe noire. Du Soulages en odorama  ! En cherchant bien, on a de violette et de l'encens. Bref, à tomber !

La bouche est ample et élancée, tendue par un fil invisible, et déployant dans tout le palais une matière d'une impressionnante densité. Le toucher est velouté/moelleux tout en percevant un grain tannique fin et serré, mais déjà bien poli, harmonieux Le tout sur une aromatique fraîche et intense de cassis, de mûre, d'olive noire et de notes balsamiques / résineuses / "garriguesques"  très italianisantes. Je vous résume : le charme du nez se confirme en bouche. 

La finale gagne en puissance et en concentration, mais aussi en fraîcheur et en complexité aromatique, avec une mâche finement crayeuse, une intensité saline assez incroyable, et de la truffe, du cèdre, de l'eucalyptus... Monstrueusement bon !.. 



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