lundi 31 janvier 2022

La belle intransigeance du chenin

Ces dernières années, le chenin a perdu pas mal de sa vigueur acidulée du fait du réchauffement climatique. Ce n'est pas la cinquantaine de vins de ce cépage que j'ai dû déguster ce week-end en Centre-Loire qui me démentira. Et puis, il y a des résistants comme ce Petit Princé 2017 de Bablut qui ne cherche absolument pas à séduire les amateurs de vins consensuels. Au départ, je pensais même que la bouteille avait un pét'. Mais non, il est vraiment comme ça. Et finalement, après l'avoir bien aéré, je suis fan ! Il me rappelle les chenins d'il y a 15-20 ans, époque où ils se donnaient moins facilement. C'est sûr qu'on n'est pas dans la fanfreluche, mais c'est ça qui me plait :-)

La robe est or clair, brillante. 

Le nez est fin, sur le coing, la mandarine japonaise, la pierre humide, et quelques épices. 

La bouche est droite, hyper-tendue, étirée par une fine acidité enrobée par une matière tellement dense qu'elle en devient presque imperceptible. Aromatiquement, le citron frais a pris le relais, même si le coing n'a pas dit son dernier mot. L'ensemble est d'une sobriété cistercienne qui réjouira certains (dont votre serviteur) et emm... dera  les amateurs de vins sexy. 

La finale prolonge la dynamique de la bouche tout en concentrant encore un peu plus matière, avec des amers très "cheninesque" – écorce de pomelo –  et le coing en arrière-plan puis en persistance dans une version très rafraîchissante. 





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