mardi 23 septembre 2014

Brusquembille, paradoxe liquide

 
Je vous ai parlé il y a  peu de la cuvée Chasse-cœur qui comprenait 40 % d'Aubun dans son assemblage. Voici Brusquembille, sa soeurette, qui contient quant à elle du Caladoc, complété par de la Syrah et du Cinsault. Le Caladoc, qu'est-ce donc ? me demanderez-vous. C'est l'un des nombreux croisements interspécifiques de l'INRA réalisé il y a une cinquantaine d'années. Etant donné qu'à l'époque les rendements étaient relativement élevés, l'idée était probablement de renforcer la couleur du vin. D'où ce croisement entre Grenache noir et Malbec. Effectivement, il donne des vins colorés aux arômes corsés, ce qui devait permettre de ne plus doper les vins français avec des vins algériens ;-)  Le succès a été relatif, puisqu'il n'en existe aujourd'hui que 1400 hectares pour toute la France.
 
On peut comprendre pourquoi Olivier Tropet du domaine Pique Basse a eu l'idée de lui adjoindre du Cinsault. Cela permet d'assouplir et de canaliser le puissant Caladoc. Et la mission est diablement réussie !
 
La couleur est très sombre  et opaque (atramentaire, dirait un ami lettré).
 
Le nez puissant évoque la compote de cerise noire, le noyau, le poivre, et une touche fumée/lardée. A l'aération surgissent aussi des notes florales.

La bouche est élancée, avec une rare intensité gustative (fruité, épicée, fumée) tout en possédant une  matière juteuse et digeste, très facile à boire (d'où le paradoxe évoqué dans le titre)ù et beaucoup de fraîcheur.

La finale gourmande persiste longuement sur les arômes évoqués précédemment, sans aucune dureté. C'est juste délicieux !
 
Ceux qui regrettent à juste titre la disparition provisoire de Ponpon le Cheval trouveront ici un valeureux remplaçant. Il est certes un peu plus onéreux, mais reste abordable (8,20 €).
 
 

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