On ne pourra pas dire que je ne fais pas preuve de self-control. Cela faisait bien deux mois que je me retenais d'ouvrir la bouteille de Châteauneuf du Pape 2013 que Jérôme Gradassi nous avait envoyée lors de son avant-dernière expédition. Et puis vendredi dernier, nous en recevons de nouveau car le stock s'épuisait. Et là, je me dis que c'est l'occasion idéale pour le mettre en avant. Je ne l'avais pas fait depuis le millésime 2011. Il était grand temps de faire une mise à jour...
La robe est grenat sombre, translucide.
Après un peu d'aération (sans carafage), le nez est fin, aérien et intense, sur la quetsche, la cerise confite, la cacao, le tabac, avec une pointe de menthol.
La bouche est de grande ampleur, avec une matière veloutée caressante, généreuse, tendue et tonifiée par une fraîcheur très italienne, entre résine et herbe froissée (ciste, eucalyptus, menthe).
La puissante et énergique finale se poursuit dans la même aromatique, avec également un retour sur le tabac et la prune, mais aussi une touche fumée/poivrée. La persistance sur les herbes médicinales et le poivre est impressionnante : votre palais en est imprégné de longues minutes.
Mais ce qui impressionne peut-être encore plus est la fraîcheur et l'équilibre du vin composé majoritairement de Grenache (14,5 % annoncé...)
Un vin qui sera juste parfait avec une épaule d'agneau confit ou un "gigot de 7 heures", mais devrait bien le faire aussi avec une grosse côte de bœuf caressée par les braises...
Notons qu'à 22 euros la bouteille, cette cuvée est remarquablement bien placée en terme de prix dans cette appellation souvent inabordable.
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