Je vous avais parlé il y a un peu moins d'un mois de deux cidres basques. Les stocks sont assez vite descendus. Il a donc fallu faire une nouvelle commande. Eric R en a profité pour élargir un peu la gamme (à la prochaine, il pourra encore élargir, car elle est impressionnante). Bienvenue donc à Oreka et Txlalaparta !
Le premier est censé être un vin de pomme si j'en crois la contre-étiquette et le site du producteur. Il est vrai qu'il est bouché avec un bouchon "classique" ce qui laisse supposer qu'il n'y a pas de pression particulière. Mais surprise : lorsqu'on le débouche, on voit de suite des fines bulles se former et se diriger vers le col. Et lorsqu'on le verse dans le verre, c'est encore plus flagrant : un joli col blanc apparaît et la robe est parsemée de petites bulles. Du coup, je me suis vraiment demandé ce que je devais écrire sur notre site commercial : cidre ou vin ? En bon Normand, j'ai fait un compromis : j'ai indiqué vin pétillant.
Après recherche, j'ai trouvé l'explication ICI : en langue basque, il n'existe qu'un terme (enfin deux...) pour appeler ces différentes boissons fermentées à base de pommes : sagarno ou sagardo (littéralement vin de pomme). Lorsque ce sagarno rentre dans les clous de la législation française en terme de cidre, il est baptisé cidre. Lorqu'il est en dehors des clous (acidité volatile, taux d'alcool...) il est appelé vin de pomme. Cet Oreka est donc un vilain – mais délicieux – petit canard.
Le second est annoncé comme un cidre de garde. Il est bouché exactement comme le précédent. Je commence à me demander s'il va avoir des bulles. Je verse : c'est bon, il y a des bulles, plutôt moins nombreuses que dans le vin précédent. Mais c'est du cidre ;-)
Oreka 2014 : la robe est or pâle, avec une effervescence discrète mais constante.
Le nez est fin, mêlant les notes de pomme fraîche et caramélisée (tatin), de poire, avec une pointe exotique (ananas frais).
La bouche est ample, ronde, aérienne, avec des bulles délicates qui vous caressent le palais. Beaucoup plus délicat qu'un cidre normal. Finalement, l'appellation vin de pomme lui va bien ;-)
On pourrait s'attendre à de la douceur en finale, mais non : le vin est bien sec, avec une âpreté savoureuse et fruitée qui donne envie de se resservir illico.
Txalaparta 2014 : la robe est d'un or nettement plus intense, avec une effervescence encore plus rare.
Le nez est puissant, limite violent, sur des notes de fumée (pierre à fusil), de grillé (entre sésame et pétard) et de pomme séchée. Le domaine Bordatto nous indique qu'il peut se garder 8 à 10 ans. Quelques années de cave lui permettront justement de gagner en élégance et en finesse.
La bouche est droite, tendue, avec une matière riche, concentrée mais fraîche, s'écoulant dans le palais comme un torrent en fin d'hiver. L'effervescence est d'une grande discrétion, mais elle apporte une touche élégante à un ensemble plus brut.
La finale dévoile une mâche puissante, explosive, avec une astringence marquée qui vous escagasse agréablement les papilles. Pour les amateurs de Brut Nature.
Quelques bouteilles sont mises de côté jusqu'en 2020, quelque chose nous dit que le résultat devrait être plus qu'intéressant !
Quelques bouteilles sont mises de côté jusqu'en 2020, quelque chose nous dit que le résultat devrait être plus qu'intéressant !
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