Lorsque nous avions commandé chez Bérengère et Eric Thill en novembre dernier, toutes les cuvées n'étaient pas disponibles. Les manquantes ont été depuis mises en bouteilles, et nous pouvons aujourd'hui vous les présenter. Pour rappel, le domaine est en conversion BIO depuis 2012. Ce qui explique pourquoi seules les cuvées 2015 affichent le label.
Comme le domaine travaille sur la réduction afin de limiter les doses de sulfites, nous conseillons d'ouvrir les bouteilles 24 h à l'avance ou de les carafer quelques heures (si vous ne le faites pas, les vins ne "pueront" pas, mais ils seront beaucoup moins expressifs). Par ailleurs, nous conseillons de ne pas les servir trop frais : 14 ° leur sied bien.
Crémant du Jura (100 % Chardonnay, 20 mois sur lattes, dosage 4 g/l)
La robe est jaune pâle, avec un fin cordon de bulles.
Le nez est subtil, sur la noisette fraîche, la pomme chaude et le pain grillé.
La bouche est bien équilibrée, entre rondeur et fraîcheur, avec une tension assez marquée – sans qu'elle soit raide – et des fines bulles bien présentes mais pas envahissantes. Le tout sur une aromatique "fruits blancs frais" et une touche noisetée.
La finale paraît presque douce – alors que le dosage est faible – mais cette sensation est contrebalancée par une noble astringence (écorce de pomelo) et juste ce qu'il faut d'amertume (bigarade, quinquina).
Poulsard 2015 (vendange non égrappée à 90 %, fermentation à 18 °C, sulfitage très faible)
La robe translucide est entre le rouge cerise et le rose framboise.
Le nez pimpant évoque les bonbons acidulés aux fruits rouges, le poivre blanc et les épices douces.
La bouche est ronde, fraîche, friande, très jus de griotte, acidité tonique de ce fruit incluse.
La finale est finement crayeuse, avec toujours la griotte bien présente, avec l'impression de sucer son noyau.
La robe est jaune pâle.
Le nez est fin et aérien, sur des notes de fruit blanc mûr, de pâte d'amande, de fleurs de tilleul, rafraîchies par une pointe de citron.
La bouche est ronde, fraîche, pulpeuse, avec une fine acidité qui tend et tonifie le vin.
La finale crayeuse est goûtue à souhait, avec un retour marqué de la pâte d'amande et des notes de pomme tapée.
Savagnin cuvée Romane 2015 (malo non faite pour équilibrer le fruit bien mûr)
Le nez est encore plus léger que le vin précédent, sur des subtiles notes de miel, de zeste d'agrume et de fruit à coque.
La bouche est élancée, droite, énergique, avec une matière dense et minérale, entre "eau de roche " et "jus de cailloux".
La finale a une grosse mâche presque tannique – on croque dans la craie – marquée par l'écorce de citron dans son entier (zeste et ziste).
Cuvée S 2015 (Chardonnay ramassé à 15.5 ° de potentiel. 30 g de sucres résiduels)
La robe est proche des deux précédents.
Le nez est aérien, mais profond sur des notes florales (rose, acacia), fruitées (poire, pêche blanche) et une touche de nougat.
La bouche est d'une grande ampleur, très aérienne, avec une matière subtile, caressante, tendue par une acidité arachnéenne. L'ensemble dégage une douceur évanescente, rassurante.
La douceur se ressent aussi dans une finale tendre, finement astringente, sur des notes de poire au sirop et d'amande fraîche.
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