Si je m'étais contenté de ma première impression sur cet Etna rosso du Barone di Villagrande, je ne lui aurais pas consacré un billet sur ce blog. Je l'ai trouvé plutôt peu aromatique, avec une bouche plate et fuyante. Je n'ai pas passé des heures à lui faire du bouche à bouche. J'ai refermé la bouteille et je suis passé à autre chose.
Le lendemain, je le regoûte. Et là, miracle : le nez est nettement plus expressif; et la bouche a gagné en cohérence et en volume. Il me plaît beaucoup pour le coup. Il correspond à ce qui est ci-dessous.
La robe est grenat translucide aux reflets tuilés.
Le nez est fin, élégant, sur des notes florales (pivoine, cosmos chocolat), fruitées (framboise, fraise confite), épicées et automnales
La bouche est ample, aérienne, avec une matière fine, quasi impalpable dans un premier temps, et une tension amenée par une belle trame acidulée. Puis on gagne en densité, avec des tanins enveloppants à l'accroche subtilement canaille.
La finale est délicieusement mordante, avec des fruits rouges poivrés et acidulés qui font leur come-back et toujours cette atmosphère automnale. On croit que c'en est fini. Mais non : re-retour des fruits rouges acidulés et du poivre. Deux secondes de pause. Et re-re-retour des fruits rouges acidulés et du poivre. Et alors, ça s'achève sur des notes crayeuses et cacaotées.
Le surlendemain, j'y retourne avec un client de passage : le nez est encore plus beau, avec des notes de garrigues et de cerise fraîche. La bouche a gagné en rondeur et en élégance, avec un fruit encore plus pur. Et c'est beaucoup plus raccord avec la finale qui est moins mordante et plus harmonieuse. Un pur délice !
Vous l'aurez compris : si vous voulez le boire le jour de l'ouverture, un gros carafage est conseillé pour qu'il soit optimal.
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