Ça sulfit, c'est la gamme de vins sans sulfites ajoutés de l'Ancienne cure qui existe depuis 3-4 ans. Jusqu'à maintenant, elle ne m'a jamais déçu. Et mes bonnes impressions se confirment avec cet étonnant Bergerac rouge 2020. Un peu à l'instar du Grand geai d'Henri Duporge, on partirait facilement en d'autres contrées tant on s'écarte des canons habituels. Et en même temps, on n'est pas du tout dans le vin nature complètement barré. Il est très bien équilibré, avec les marqueurs de 2020, à savoir une maturité élevée et des degrés raisonnables. Mais bon, assez causé et buvons-le (avec Maude et Ration) !
La robe est pourpre très sombre, à peine translucide, déposant des larmes bien colorées sur les parois du verre.
Le nez est fin, profond, aussi ténébreux que la robe, sur des fruits noirs confits, l'encre et la réglisse.
La bouche est aussi ample qu'élancée, alliant une belle tension à une matière soyeuse et aérienne qui vous emplit le palais. Celle-ci gagne progressivement en densité tout en restant d'une grande douceur tactile – et d'une sensualité rarement rencontré dans le Bergeracois – sur une aromatique proche du nez, entre fruits confits, réglisse et rafle très mûre.
La finale prolonge la dynamique de la bouche, se contentant de la souligner de fins tannins qui nous rappellent que nous buvons un vin rouge, avec toujours ces fruits noirs passerillés et un registre résino-balsamique plus italien que français.
Clairement, ça ne plaira pas à tout le monde, car on est loin du fruité / gourmand habituel. Ce vin gagne à être utilisé plus comme une Syrah / Mourvèdre du sud-est de la France (avec un agneau longuement confit, par ex) que comme un Bergerac rouge. L'alcool en moins.
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