mercredi 6 octobre 2021

Serol 2020, la (magnifique)suite


Les cuvées plus "pointues" du domaine Sérol viennent de nous arriver. Nous avions déjà une vague idée sur ce que pouvait donner le millésime 2020 sur Eclat de granit et Originelles. Mais nous sommes à un tout autre niveau sur les nouvelles arrivantes. Comme dirait le père Dali, c'est transcendantal ! Je m'attendais à du high level, mais pas à ce point. On comprend mieux pourquoi le domaine a gagné ses deux étoiles dans le guide RVF. On est au-delà du gourmand. Il y a une finesse et une profondeur que l'on ne trouve que chez les meilleurs...

Champtoisé 2020 (16.50 €)

100 % Chenin

La robe est or pâle, brillante. 

Le nez est mûr, complexe, sur le citron frais et  confit, la pomme rôtie au beurre, la pierre chauffée au soleil et le silex frappé. 

La bouche est fraîche, élancée –  sans être très tendue –  et déploie une matière mûre, plutôt dense, au toucher moelleux, presque velouté. Aromatiquement, la pomme chaude et la poire se disputent la vedette avec des notes plus minérales – cette impression de sucer un caillou. 

La finale nous fait un élégant Triple A, avec une Acidité finement citrique qui se décide enfin à apparaître, des Amers très "cheninesque" sur l'écorce de pomelo et une noble Astringence sur la craie et la pomme verte. Le tout persiste sur la pomme beurrée et des notes fumées/grillées. 

Les Blondins 2020 (16.90 €)

La superbe robe translucide est entre le rubis et le grenat. 

Le nez est fin et expressif, profond, sur la violette, l'ardoise, la framboise et la fumée. 

La bouche est ronde, très ample, déroulant une matière fine, élégante, racée, d'une pureté et d'une fraîcheur saisissantes. On retrouve ce mélange de notes florales, fruitées et fumées, auquel s'ajoute du pierreux, et pas qu'un peu. Et j'oubliais une superbe tension évoquant les vins sur schistes. 

La finale prolonge la tension de la bouche sans le moindre à-coup, accentuant juste les notes fumées et poivrées qui persistent assez longuement. Un vin bluffant ! 

Les Millerands 2020 (16.90 €)

La robe est grenat sombre translucide aux reflets violacés.

Le nez est fin, pénétrant, sur les fruits rouges confits, la rafle mûre et la fumée. 

La bouche est élancée, déployant une matière mûre, finement pulpeuse, sensuelle, exprimant un fruit bouleversifiant, d'une beauté indescriptible, souligné par de superbes notes fumées. 

La finale poursuit dans la douceur sensuelle tout en gagnant en concentration, mais aussi en fraîcheur et en "minéralité", avec des notes de fumées et de violette. Grand vin ? 


Oudan 2020 (16.50 €)

La robe est pourpre très sombre, presque opaque. 

Le nez fait "brun ténébreux", mêlant les fruits noirs, le graphite, les notes florales, le poivre fumé...

La bouche est tendue, longiligne, d'une "pureté laser" comme on l'a rarement dans les vins rouges, avec une matière à la fois intense et aérienne, racée comme un Musigny. Ça envoie du lourd ! L'aromatique fait dans la sobriété, sur la mûre, le poivre et la fumée. 

La finale réussit à ne pas rompre le charme : tout reste parfaitement en place, tout en gagnant en concentration et en (fine) mâche. C'est suivi d'une explosion de fraîcheur  et  de notes fruitées  / florales totalement jubilatoires. Très grand vin ?

Perdrizières 2020 (19.90 €)

La robe est pourpre translucide. 

Le nez  est fin, évident, sur la violette, la framboise et le poivre fumé.

La bouche allie ampleur et tension, avec une matière très aérienne, quasi impalpable, et une force invisible qui trace comme par permis. Là encore, difficile de ne pas évoquer les vins sur schiste, tellement c'est pur et évident. 

La finale est nettement plus terrienne que la bouche, avec une matière dense, charnue, à la fois fruitée, florale et épicée. Fumée, aussi. Minérale, également. Probablement à attendre quelques années pour atteindre tout son potentiel. 

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