mardi 30 novembre 2021
Crozes de Habrard : le meilleur rouge sans soufre ?
lundi 29 novembre 2021
Taureau : un équilibre dinguissime !
vendredi 26 novembre 2021
Hauts de Huire : c'est déjà génial jeune !
Je vous avais parlé l'année dernière du Hauts de Huire 2006 qui montre le très beau potentiel de vieillissement du Brouilly. J'ai enfin goûté sa version 2019, et en fait, c'est tout aussi bon que le 2006, avec quelques marques de jeunesse supplémentaires, mais pas tant que ça. On sent que "génétiquement", ils sont très proches. Le 2019 se boit déjà très bien aujourd'hui, mais le 2006 prouve que si vous oubliez la bouteille 15 ans en cave, il sera toujours aussi bon ;-)
La robe intense est très belle, entre rubis et grenat. Le nez est fin, profond et complexe, sur la griotte confite, l'écorce d'orange, le tabac, les épices.
La bouche est sphérique, très ample, déployant une matière fine et aérienne, d'une grande douceur tactile. Le milieu de bouche s'affermit un peu, avec ce côté terreux (noble) évoquant le pinot bourguignon. La fraîcheur est omniprésente, tout comme le fruit, d'une pureté cistercienne.
La finale démarre par une attaque acidulée sur la griotte et l'orange sanguine, avant de revenir à la terre, au tabac et aux épices. Bigrement bon et d'une élégance irrésistible !
jeudi 25 novembre 2021
Sauvat : I feel so Boudes
Un confrère caviste de Limoges nous a proposé quelques vins d'Annie Sauvat que j'avais eu l'occasion de déguster dans une autre vie, et dont j'avais gardé un bon souvenir. Parfois, ça peut vous jouer des tours, mais en l'occurrence, c'est une bonne pioche. C'est vraiment très bien fait, avec ce qu'il faut d'authenticité et zéro défauts, et nous montre un gamay assez différent de celui de la Loire ou du Beaujolais. Vive l'Auvergne !
Côtes d'Auvergne Boudes Demoiselles 2020 (10.00 €)
La robe est pourpre sombre translucide.
Le nez est d'abord réduit, sur des notes fumées / terreuses. En s'aérant, il part sur le coulis de mûre rafraîchi par du cassis, complété par une petite pincée de poivre.
La bouche est ronde, ample, enrobante, déployant une matière fine, entre soie et velours, et exprimant un fruit frais et juteux, gourmand. Sans oublier un fond minéral fumé qui apporte une certaine race.
La finale prolonge la bouche sans rompre le charme, se contentant d'ajouter des tannins fins qui apportent une certaine assise, avec une persistance sur les fruits noirs et le poivre, et toujours cette touche fumée. Mais aussi une jolie violette qui ne cesse de croître.
Un vin qui ne contente pas d'être gourmand : il raconte de belles choses !
Côtes d'Auvergne Boudes Argile 2019 (14.00 €)
La robe est pourpre très sombre, très légèrement translucide.
Le nez est fin, profond, complexe, sur les fruits noirs confits, l'encens, le pain grillé et les épices douces.
La bouche est ronde, ample, aérienne, avec une matière fine à la texture soyeuse gagnant progressivement en densité jusqu'à aboutir à un beau velouté. L'aromatique est dominée par les fruits noirs bien mûrs relevés d'épices douces et d'une touche de tabac hollandais.
On gagne encore en densité en finale sans jamais tomber dans la dureté, avec une mâche tannique élégante soulignée par des notes salines et fumées, et un retour sur les fruits noirs et une touche de cacao.
mardi 23 novembre 2021
Perrièrres : on l'aime toujours autant !
Il y a un an, quasiment jour pour jour, j'avais écrit un billet sur le Perrières 2019 d'Arnaud Lambert qui s'intitulait le Ch'nin comme aime. Le Perrières 2020 vient d'arriver et j'aime toujours autant, même s'il y a peut-être un plus de rondeur, millésime oblige. Mais l'esprit du chenin est toujours bien là.
La robe est or clair, brillante.
Le nez est expressif, sur les fruits blancs confits (pomme, poire, coing), l'ananas rôti et la craie humide.
La bouche est tendue, étirée par un fil invisible, tout en déployant une matière ronde, très ample, d'une grande douceur tactile – mais dans un style aérien – sur une aromatique mariant le minéral (silex, fumée), le coing et le miel de châtaignier.
La finale prolonge la bouche sans la moindre rupture, ajoutant juste une belle amertume cheninesque sur l'écorce d'agrume confit, et un trait de citron pour la fraîcheur, avec une belle persistance sur l'ananas et des notes pierreuses / fumées.
lundi 22 novembre 2021
Ça sulfit : on en redemande !
Ça sulfit, c'est la gamme de vins sans sulfites ajoutés de l'Ancienne cure qui existe depuis 3-4 ans. Jusqu'à maintenant, elle ne m'a jamais déçu. Et mes bonnes impressions se confirment avec cet étonnant Bergerac rouge 2020. Un peu à l'instar du Grand geai d'Henri Duporge, on partirait facilement en d'autres contrées tant on s'écarte des canons habituels. Et en même temps, on n'est pas du tout dans le vin nature complètement barré. Il est très bien équilibré, avec les marqueurs de 2020, à savoir une maturité élevée et des degrés raisonnables. Mais bon, assez causé et buvons-le (avec Maude et Ration) !
La robe est pourpre très sombre, à peine translucide, déposant des larmes bien colorées sur les parois du verre.
Le nez est fin, profond, aussi ténébreux que la robe, sur des fruits noirs confits, l'encre et la réglisse.
La bouche est aussi ample qu'élancée, alliant une belle tension à une matière soyeuse et aérienne qui vous emplit le palais. Celle-ci gagne progressivement en densité tout en restant d'une grande douceur tactile – et d'une sensualité rarement rencontré dans le Bergeracois – sur une aromatique proche du nez, entre fruits confits, réglisse et rafle très mûre.
La finale prolonge la dynamique de la bouche, se contentant de la souligner de fins tannins qui nous rappellent que nous buvons un vin rouge, avec toujours ces fruits noirs passerillés et un registre résino-balsamique plus italien que français.
Clairement, ça ne plaira pas à tout le monde, car on est loin du fruité / gourmand habituel. Ce vin gagne à être utilisé plus comme une Syrah / Mourvèdre du sud-est de la France (avec un agneau longuement confit, par ex) que comme un Bergerac rouge. L'alcool en moins.
vendredi 19 novembre 2021
Je n'ai jamais été aussi Rietsch !
jeudi 18 novembre 2021
Un premier aperçu de 2021
La robe est pourpre sombre, à peine translucide.
Le nez est fin, profond, sur la mûre, la pivoine, le poivre blanc légèrement fumé.
La bouche est ronde, ample, très fraîche, avec une matière fine, aérienne, au fruit PUR et intense, et en arrière-plan des tanins canailles. Mais surtout une belle énergie qui vous embarque dès l'attaque.
La finale prolonge cette énergie en lui ajoutant un irrésistible mordant et un fond minéral /floral qui prend une ampleur inattendue avant de vous immerger totalement.
Porc tout gai 2021 (11.50 €)
100 % Gamay
La robe est pourpre violacée translucide.
Le nez est frais, pimpant, sur la cerise, le poivre et le yaourt aux fruits noirs.
bouche est ronde, croquante, éclatante de fruit., avec une matière finement pulpeuse et des tanins délicieusement accrocheurs.
La finale repart sur les mêmes bases avec plus de concentration, de tonicité et de gourmandise, rendant le vin totalement addictif. Vous êtes prévenus !
la robe est violacée légèrement trouble.
Le nez est expressif, sur la framboise et la griotte, avec une touche fermentaire (yaourt, bonbon acidulé).
La bouche est ronde, souple, fraîche, avec une matière très finement veloutée, au fruit gourmand et immédiat.
La finale poursuit dans la lancée avec plus de tonicité, de fruit et de fraîcheur, avec une persistance sur la framboise et le poivre.
PS : je ne vous ai pas parlé du Bojonouvo de Lapalu, car pour le moment, il ne se goûte pas très bien, comme souvent à l'automne. Il sera meilleur au printemps prochain !
mercredi 17 novembre 2021
Julien Auroux : encore un Bergerac à suivre !
Je ne sais pas si ce sont ses expériences en dehors du Bergeracois ou des spécificités propres à son terroir de l'extrême-sud de l'appellation (je pencherais pour la première explication car il est proche de l'Ancienne Cure, de la Tour des Gendres et du terroir à rouges de Tirecul la Gravière), mais ses vins n'ont pas grand chose à voir avec ceux de ses confrères. Pas forcément mieux ou moins bien. Mais différents.
Les vins sont en BIO certifiés, peu sulfités, voire pas du tout pour le Blablabla.
Blablabla rouge 2020 (9.90 €)
100 % Merlot
mardi 16 novembre 2021
Courbet : éloge de la finesse
J'avais prévu de vous parler hier des vins du Domaine Courbet. Et puis des clients professionnels sont passés, compliquant sérieusement mon planning originel. La bonne nouvelle, c'est que j'ai goûté depuis le Château Chalon qui est une petite merveille. Vous êtes donc récompensés de votre attente ;-)
J'avais eu l'occasion de goûter les vins du domaine il y a 3 ans au Nez dans le vert, et j'avais adoré. Ce qui fait que deux jours plus tard, j'étais allé faire un tour au domaine à côté de Château Chalon, où mes impressions avaient été confirmées. Il a fallu ensuite du temps pour convaincre le boss de le référencer...
Les vins sont arrivés il y a quelques jours. Il n'y a hélas pour l'instant plus de rouges qui font partie à mon avis des meilleurs du Jura. Mais bon, comme vous verrez, il y a de beaux restes...
Chardonnay de la Vallée 2019 (18.00 €)La robe est jaune paille, brillante.
Le nez est fin, sur le beurre noisette, la pomme chaude, avec une pointe de sésame grillée et de pralin.
La bouche est ronde, ample et énergique, avec une tension qui vous happe dès l'attaque pour ne plus vous lâcher. Elle est soulignée par un fin filet de gaz apportant un supplément de peps et de fraîcheur. La matière est mûre, au toucher moelleux, sur une aromatique de fruits blancs et de noisette légèrement torréfiée.
La finale prolonge la tension tout en gagnant en concentration et en puissance, avec un savant mélange d'amertume et d'astringence, suivi d'une belle accroche acidulée qui relance la dynamique, avant de s'achever sur des notes épicées et grillées.
Savagnin l'Origine 2019 (23.50 €)
100 % Savagnin ouillé
La robe est dorée, brillante.
Le nez est fin, mûr, sur les fruits blancs rôtis au beurre, avec une touche tourbée / minérale, et un léger grillé.
La bouche est élancée, tendue par un fil invisible, tout en déroulant une matière ample, mûre et douce, très finement tannique, sur une aromatique proche du nez, avec une dominante fumée.
La finale est tonique, très concentrée, avec une touche acidulée, sur la poire séchée, la tourbe et une touche de fénugrec.
Côtes du Jura Tradition 2019 (18.00 €)
70 % Chardonnay ouillé, 30 % Savagnin sous voile
La robe brillante est d'un or de belle intensité.
Le nez est très fin, sur la noisette, l'amande grillé, la poire au sirop, puis arrivent de fines notes de curry et de pralin.
La bouche se déploie autant en longueur qu'en largeur, avec une matière ample qui envahit le moindre espace du palais tout en allant de l'avant grâce à une belle tension sans raideur. La texture est douce, aérienne, élégante, avec une palette aromatique très délicate, évoquant une aquarelle de Turner.
Même si elle est plus concentrée, la finale conserve cette élégante délicatesse, sur des notes fruits secs, de noix verte et de gouda au fénugrec. Une petite merveille !
100 % Savagnin sous voile
La robe est d'un or éclatant.
Le nez est puissant, tout en réussissant à rester fin et aérien, sur des notes de fumée, de morille et de croûte de comté, mais aussi de fruit blanc séché (pomme tapée).
La bouche est ronde, très ample, aérienne, d'une grande douceur tactile, presque plus gazeuse que liquide, avec une aromatique proche de celle du nez, elle aussi dans un registre délicat, même si particulier, il faut le dire.
La finale est plus terrienne, avec une fine mâche crayeuse, sur des notes de pomme rôtie et de noix grillée, avant que ne revienne le comté, la morille et la fumée (de la Morteau ?). Vous êtes bien en Juraland !
mercredi 10 novembre 2021
Y a du monde dans les Cazes !
mardi 9 novembre 2021
Croix Sainte-Eulalie : ils sont arrivés !
Les vins de la dernière vente privée sont (enfin) arrivés. Et donc livrés d'ici peu à ceux qui nous les ont commandés. La dernière fois que je les ai goûtés, c'était fin 2020. Je n'avais donc pas eu l'occasion de découvrir ce millésime en bouteille. J'ai donc tout re-dégusté hier, et on est très au-dessus de tout ce que j'avais imaginé. Il y un p... de niveau pour des prix tous doux. S'il y a bien un domaine à découvrir, c'est la Croix Sainte-Eulalie !
A noter que le domaine est en conversion bio depuis 2019. Tous les vins devraient donc être certifiés AB sur le millésime 2022. Peu de sulfites utilisés, voire pas du tout pour les deux cuvées "Il était une fois".
Viognier 2020 (8.90 €)
La robe est jaune paille intense.
Le nez est très expressif, sur des notes fruitées (pêche, abricot, melon), florales (violette, acacia), épicées, grillées...
La bouche est élancée, étirée par un fil invisible, et délivre une matière riche, concentrée, séveuse, tout en donnant une impression de droiture et d'intense minéralité.
La finale prolonge la bouche sans à-coup, tout en intensifiant encore plus les sensations, avant de conclure sur une explosion jubilatoire de fraîcheur et d'arômes. Excellent rapport qualité/prix !