mercredi 7 juillet 2021

Montilla Moriles, les douceurs


La dernière fois que je vous ai parlé des vins oxydatifs de la Bodega Robles, j'ai oublié de mentionner les vins doux du domaine. Ils valent pourtant le détour, avec des rapport qualité/prix aussi bluffants que les secs. 

Le Pale cream, comme à Jerez, est un Fino vieilli deux ans sous voile auquel on a ajouté une lichette de PX pour lui apporter de la douceur. Cela donne un équilibre totalement différent, où l'oxydatif se ressent à peine. Je pense qu'il serait parfait avec des fromages affinés (Parmesan, mimolette...). 

Le PX pourrait être classé en France comme un Vin doux Naturel : les raisins sont d'abord séchés longuement au soleil. Puis sont pressés. On ajoute alors au jus très épais de l'alcool pour le conserver. Il n'y a donc pas de fermentation, et beaucoup de sucres (400-500 g). Mais étonnamment, cela se sent peu. C'est plutôt son onctuosité démentielle qui alerte le dégustateur sur la richesse du nectar. Il  peut être bu pour lui-même ou accompagner une glace contenant des fruits secs. 

Pale cream (11.95 €)

La robe est d'un doré intense. 

Le nez  est fin, sur le nougat aux fruits secs et la crème brûlée. 

La bouche est ronde, ample, enveloppante, déployant une matière douce et fraîche, caressante – vibrante, aussi –  d'un équilibre irréel et superlatif. Elle bénéficie également d'une belle allonge, venue d'on ne sait où... 

La finale est fraîche, énergique, avec de nobles amers tenant lieu de colonne vertébrale, faisant oublier les sucres résiduels, et une persistance sur le miel et les fruits secs. 

PX (12.50 €)

 La robe lumineuse est entre l'or en fusion et le cuivre, laissant de grosses larmes sur les parois du verre. 

Le nez est intense, sur le raisin confit, la figue et le miel. 

La bouche est ronde, ample, voluptueuse, avec une matière d'une rare onctuosité qui vous tapisse le moindre mm² de votre palais. Et en même temps, la fraîcheur et la tension ne sont pas absentes, loin de là. L'équilibre est bien là malgré la richesse superlative. 

La finale monte encore d'un cran dans la richesse et l'onctuosité tout en affichant un surcroît de peps. On est dans le baroque sensuel, avec un retour du raisin confit et de la figue, cette dernière perdurant longuement. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire